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Publié le 07/07/2025

Le CNE s'invite à l'Assemblée nationale !

La nouvelle édition du Conseil national de l’énergie s’est tenue le 5 juin dernier dans les locaux de l’Assemblée nationale, à l’invitation du député de Guyane, Davy Rimane, également salarié d’EDF et ancien membre du Comité social et économique central (CSEC). À l’approche de la fin de ARENH (Accès Régulé à l’Électricité Nucléaire Historique), prévue pour le 31 décembre 2025, le Comité a saisi cette occasion pour dresser le bilan des 15 années du dispositif et évoquer le nouveau mécanisme que l’État mettra en place à partir du 1er janvier 2026.

La première table ronde du colloque a été consacrée à un retour critique sur quinze années d’application du dispositif ARENH (Accès Régulé à l’Électricité Nucléaire Historique) et plus largement sur les effets de la libéralisation du secteur électrique en France.

Intitulée « 15 ans d’ARENH : quels impacts la libéralisation forcée du secteur électrique a-t-elle eu sur le système français et sur la facture des usagers ? », cette première table ronde a réuni des experts et des acteurs du secteur pour dresser un bilan sans filtre de l’ARENH.

« Nous sommes ici pour réfléchir à un modèle énergétique à la hauteur des enjeux du XXIe siècle. Le CSE d’EDF prendra toute sa part dans ce débat, fidèle à sa mission de porte-parole des travailleurs du secteur. »

C’est par ces mots que le secrétaire du CSE Central d’EDF a ouvert le colloque consacré à l’avenir du modèle énergétique français.

Lors de la présentation des intervenants et en introduction au débat, un premier temps a été consacré au bilan de la libéralisation du marché de l’énergie, tant sur l’entreprise EDF que sur les usagers.

Le constat est sans appel :

« EDF a été fragilisée, endettée à hauteur de 60 milliards d’euros, et en grande partie déstructurée. Les investissements dans le parc de production ont été freinés. »

Pour les consommateurs, le bilan est encore plus sévère : les factures ont augmenté de 220 % en 15 ans d’application du dispositif ARENH.

Mis en place en 2011, ce mécanisme visait à faire bénéficier les consommateurs du faible coût de production du nucléaire tout en stimulant la concurrence. Quinze ans plus tard, ces objectifs apparaissent largement manqués.

L’économiste Raphaël Boroumand a rappelé que, dès l’origine, certains économistes avaient alerté sur l’inadéquation de la libéralisation au secteur électrique :

« La libéralisation du secteur de l’électricité s’inscrit dans un vaste mouvement qui a touché les télécoms, l’aérien, le service postal… Mais les spécificités de l’électricité ne se prêtent absolument pas à une telle ouverture à la concurrence. »

Il a souligné que les faits leur ont donné raison.

Marina Mesure, députée européenne, a de son côté rappelé :

Les tarifs réglementés ont, eux aussi, augmenté de 137 % depuis la libéralisation, ce qui, selon elle, confirme l’échec de la promesse de baisse des prix.

Le débat s’est ensuite élargi aux conséquences pour les usagers et les territoires.

Le député du Lot, Aurélien Pradié, a dénoncé un système devenu si coûteux qu’il nécessite désormais des aides publiques pour en atténuer les effets :

« On a fabriqué un système qui coûte de plus en plus cher au consommateur, et on crée des aides pour compenser une dépense devenue insupportable. Mais l’autre conséquence, plus grave encore, c’est sur notre capacité à produire. »

Même constat du côté de Carine Delahaie, présidente du bailleur social Valdevy :

« Je pense que l’ouverture à la libéralisation, de manière générale, a été une erreur. »

Elle a alerté sur la hausse des charges locatives, conséquence directe de l’explosion des prix de l’énergie :

« Aujourd’hui, je dois annoncer à certains locataires qu’ils devront payer jusqu’à 900 € de régularisation. Pourquoi ? Parce que l’électricité a augmenté de 7 %, les ascenseurs de 23 %, et les marchés de maintenance de 20 %. Le bouclier tarifaire ne couvre que le gaz, pas l’électricité. »

Le premier débat a ainsi dressé le bilan — pour le moins accablant — de vingt ans de libéralisation du secteur et de quinze ans d’application du dispositif ARENH.

Le second débat s’est concentré sur l’avenir du modèle électrique français.

« La loi de finances 2025, désormais adoptée, introduit un nouveau système de taxation du nucléaire ainsi que de nouveaux types de contrats. Ce dispositif, déjà critiqué, a même provoqué la démission du PDG d’EDF », a alerté le secrétaire du CSE Central, soulignant des conséquences lourdes sur les factures des usagers.

Questions soulevées :

  • Comment garantir une électricité accessible partout en France, à un tarif équitable, dans une logique de service public, de souveraineté énergétique et de justice sociale ?
  • Faut-il rompre avec une approche strictement marchande ?
  • Revenir à des tarifs régulés, basés sur les coûts réels de production ?
  • Redéfinir le rôle de l’État comme stratège et garant de l’intérêt général ?

Pour tenter d’y répondre, le deuxième débat a réuni :

  • Fabien Gay, sénateur de la Seine-Saint-Denis et vice-président de la commission des affaires économiques
  • Marie-Noël Battistel, députée de l’Isère et membre de cette même commission
  • Antoine Autier, responsable des études à l’UFC-Que Choisir
  • Yvan Laplace, consultant senior chez SECAFI, expert du CSEC pour la commission économie-stratégie

Ce moment d’échange a été l’occasion de réfléchir ensemble à un modèle énergétique à la hauteur des défis du XXIe siècle.

Comme l’a rappelé Gwénaël Plagne, secrétaire du Comité : 

« le CSEC d’EDF entend pleinement jouer son rôle dans ce débat, fidèle à sa mission de représentation des salariés du secteur ».

 

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