La facture prévisionnelle des futurs EPR grimpe de 30 %. EDF évalue désormais à 67,4 milliards d'euros les coûts de son programme de construction de six nouveaux réacteurs nucléaires en France. En 2021, une première estimation évaluait ce programme à 51,7 milliards d'euros. Ce chiffrage intègre les coûts d'investissement pour la réalisation des études d'ingénierie, les contrats de fabrication des équipements et de construction sur le site, les provisions pour risques, les frais de mise en service, de pièces de rechange ou encore les charges de long terme pour démantèlement. Mais il n'intègre pas les coûts de financements, déterminants dans le coût final du projet (Les Echos).
EDF et des représentants de toute la filière nucléaire tricolore participeront à un forum franco-tchèque, organisé mardi 5 mars à Prague lors de la venue du chef de l'État français. Une opération séduction alors que l'enjeu est de taille pour Paris puisque EDF se trouve désormais en finale, seul face au sud-coréen KHNP, pour décrocher la construction de quatre réacteurs nucléaires de type EPR (La Tribune).
L'expertise sur la sûreté nucléaire devrait faire l'objet d'une « entité distincte » au sein de l'éventuelle autorité unique de sûreté voulue par le gouvernement, recommande la Commission de déontologie et des alertes en matière de santé publique et d'environnement (CNDASPE). Le gouvernement souhaite fusionner l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN), gendarme des centrales, et l'Institut de radioprotection et sureté nucléaire (IRSN), l'expert du sujet, afin de « fluidifier les décisions » pour mieux relancer l'atome civil. Cette réforme est contestée notamment par des experts et les représentants des salariés de l'IRSN, qui craignent une perte d'indépendance et de transparence (AFP).
La préfecture de Loire-Atlantique a autorisé la conversion de la centrale à charbon de Cordemais en usine de biomasse (black pellets), selon un arrêté publié jeudi sur son site. « La société Paprec Waste From Energy (...) est autorisée, sous réserve du respect des prescriptions du présent arrêté, à exploiter sur le territoire de la commune de Cordemais, les installations » du site de la centrale à charbon pour y mener à bien son projet, selon l'arrêté de 71 pages. Cet arrêté peut encore être contesté en justice (AFP).
Le projet de ville futuriste (Neom) au milieu du désert saoudien n'a pas fini de faire polémique. Un contrat entre le pays du Golfe et EDF est dénoncé par plusieurs employés de l'entreprise française pour des raisons éthiques et écologiques. Véritable oasis futuriste au milieu du désert, le projet de mégapole saoudienne, Neom, suscite de nombreux questionnements éthiques. Au cœur de la polémique, un contrat entre l'Arabie saoudite et EDF pour un projet de centrale hydroélectrique, loin de faire l'unanimité, révèle une enquête de franceinfo vendredi 1er mars (La Depeche).
L’ASN a demandé à EDF de « corriger » certains plans de soudures du futur EPR de Flamanville comportant des « ratures » qui les rendaient peu lisibles, à la suite d'une visite de contrôle du chantier. Les inspecteurs ont demandé « une mise à jour de l'ensemble des plans isométriques ayant fait l'objet de ratures ou de modifications manuscrites ». L'ASN indique qu'EDF a précisé par courrier « qu'un groupe de travail EDF/Framatome avait réalisé un passage en revue de la qualité des isométries du Circuit secondaire principal (CSP), et qu'à l'issue de ce travail, 13 plans devaient être mis à jour pour mi-février 2024 » (AFP).
Le conseil de politique nucléaire réuni à l'Elysée le 26 février a validé la perspective d'investissements majeurs à La Hague, pour prolonger la durée de vie des installations, voire les renouveler. Le choix du site dédié au premier prototype de réacteur SMR français est, lui, reporté à l'automne (Les Echos).
Le 27 février, l’ASN a demandé à EDF de mettre en place un « plan d'action » pour lutter contre les risques de « fraudes » dans la filière nucléaire. Une annonce qui intervient au lendemain d'une audition du PDG d'EDF, Luc Rémont au cours de laquelle l'ASN l'avait interrogé sur les actions que son entreprise « comptait mettre en œuvre pour renforcer la lutte contre la fraude dans la chaîne de sous-traitance et d'approvisionnement, pour ses réacteurs en exploitation et ceux en construction ou en projet ». En 2023, 43 situations de fraudes, contrefaçons ou irrégularités ont été signalées à l'ASN (La Tribune).
Première mondiale : le 6 décembre 2023, après dix ans de travaux, la Chine a mis en service sa centrale nucléaire de Shidao Bay (province du Shandong), alimentée par deux petits réacteurs modulaires (SMR en anglais) à haute température refroidis au gaz, d'une puissance de 210 MW chacun (Sciences et Avenir).
RTE a accéléré ses investissements en 2023, lesquels ont dépassé pour la première fois les deux milliards d'euros, principalement pour renouveler un réseau vieillissant. Une tendance qui va s'accentuer en 2024, pour cette année, la CRE « a approuvé un programme d'investissements en croissance de 10 %, qui s'élève à 2,28 milliards d'euros, dont près de 2 milliards d'euros pour le réseau », a indiqué RTE (AFP).
Une étude commandée par le groupe Drax au cabinet de conseil Public First démontre que le retard dans la construction de nouvelles centrales électriques au Royaume-Uni pourrait mettre en péril la sécurité d’approvisionnement en 2028. L’année 2028 a été choisie car elle conjugue un retrait des actifs existants, un retard dans les nouveaux actifs comme celui accusé par le projet Hinkley Point C, et une hausse significative de la demande (Enerpresse).
C'était l'un des premiers jalons fixés par EDF dans la mise en musique de la relance du nucléaire : la finalisation des plans génériques de son réacteur EPR2. En théorie achevés à l'automne 2023, ces plans sont en réalité encore sur le métier. Désormais, ils sont promis à l'été prochain. « Le basic design doit encore être finalisé pour passer au design détaillé du réacteur, il y a encore du travail d'ingénierie à réaliser en particulier sur les bâtiments nucléaires », explique aux Echos Joël Barre, le délégué interministériel au nucléaire qui supervise la relance de la construction des centrales pour le compte du gouvernement (Les Echos).